Les quelques hommes qui ont fait naître le cinéma

On ne parle ici que de technique. Le Cinéma c’est d’abord un art, servi par un scénario et un metteur en scène.

On ne peut pas résumer ici en une seule phrase l’invention du cinéma, contentons-nous de citer quelques noms qui perdurent encore,  Les Frères Lumières, Georges Méliès, Charles Pathé, Léon Gaumont. Ensuite Thomas Edison l’a fait devenir parlant. Quand à la couleur, ce ne fut facile. Un procédé dit Technicolor était apparu dans les années 1925. Pendant 10 ans ce procédé à balbutié. Le premier film en Technicolor trichrome est sorti en 1935, ce fut La « Cugaracha ». Disney acheta les droits du procédé et eu un succès retentissant avec « Blanche neige et les sept nains ». Le procédé (qui utilisait une triple caméra) perdura jusqu’en 1955 puis fut progressivement remplacé par l’Eastmancolor de Kodak ou l’Agfacolor d’Agfa, qui utilisait un film négatif tri-couche. On peut dire que près d’un siècle fut nécessaire à la mise au point du cinéma. Ce fût quasiment aussi long que pour l’automobile ou l’aviation, et par innovations successives.

Cependant à partir des années 50, l’invention de la télévision va en quelque sorte courir après le cinéma, le rattraper, puis le supplanter suivant le point de vue que l’on a vis à vis des médias. C’est la naissance de l’image électronique, analogique d’abord puis entièrement numérique aujourd’hui.Tous les cinémas sont désormais équipés de projecteurs numériques, les bobines de films ont disparues, exception pour certains spectacles (3D, IMAX…).

et alors le cinéma amateur ?

Sauf à s’appeler Charlie Chaplin qui pouvait se permettre de filmer sa famille avec ses moyens professionnels, l’objectif a atteindre était de fournir au grand public une caméra portable (et un projecteur) capable de filmer des scènes de familles à PRIX ABORDABLE.

Il fallait donc en premier lieu fabriquer un film, si possible couleur, à un prix abordable. L’invention fut conjointe avec la photographie. Une pellicule révolutionna le marché. Le Kodachrome 25, 40 puis 64 ASA. Ce film était un film dit inversible, qui donc après développement et traitement fournissait une image en couleurs positive, donc immédiatement projetable sur écran. La rapidité du film permettait de capturer des images à la cadence de 16-24 images secondes (vitesse nécessaire au mouvement).

Bobine double 8
Intérieur caméra.
Projecteur 8 ou/et super 8

le premier format était du double 8. Il s’agissait d’un film 16 mm qui existait déjà dans le monde professionnel avec 2 rangées de perforations. A moitié d’enregistrement on retournait la bobine, et après développement le film était coupé en 2 dans le sens de la longueur, puis collé bout a bout. Ceci permettait 3.5 minutes de cinéma à la cadence de 16 images secondes.

Sur le marché apparurent des petites caméras plutôt bon marché, et qui donc séduirent bon nombres d’amateur.

En 1958, Viviane pour son premier voyage en Yougoslavie avait ce modèle.

Moi j’avais ce modèle qui appartenait à ma sœur et qui m’a suivit plusieurs années.

Il faut se rappeler que je budget pour 500 photos et 30 minutes de film augmentait assez considérablement le prix d’un voyage (de l’ordre d’ 1/3 du prix du voyage). Certes, quand on aime on ne compte pas, mais je me souviens qu’étant plus jeune et avec moins de moyens, on avait un peu de mal.

Le format super 8 succéda au double 8, avec une surface d’image nettement agrandie. Ce qui permis aussi le couchage d’une bande magnétique pour le son.

L'image en super 8 était 1/3 plus grande.
Cartouche super 8.
On ne retournait plus.
Caméra Bauer sonore.

La technique vidéo

Le premier format vidéo amateur enregistrait sur cassette 1/2 pouce (12,5 mm) identique aux premières bandes vidéos du commerce, donc cassettes assez encombrantes d’où des caméras imposantes.
Sony inventa et fut le leader du format vidéo 8 mm. Outre la qualité d’image et la sophistication des caméras, la prise de son en temps réel permis aux amateurs de flirter avec les performances des professionnels.

la cassette mesure 6 cm sur 4 et pèse 10 grammes

Et puis pour miniaturiser encore plus, la mini cassette DV se généralisa. C’est avec cette caméra et ces cassettes que j’ai fait l’essentiel de mes films entre 1990 et 2000. En effet j’avais dans une  main mon appareil photo Canon (argentique), et dans l’autre cette caméra suffisamment légère et maniable. On pouvait enregistrer 60 ou 90 minutes de vidéo 720 x 480 pixels, de haute dèf pour l’époque.

et aujourd'hui...

Mais nous étions toujours prisonnier de la mécanique, puisque il fallait bien faire défiler la bande magnétique. Dans les années 2000, lorsque la photo argentique bascula dans la photo numérique, époque où Kodak disparue, les appareils photos ont intégrés rapidement les capacités d’un camescope. La haute définition (1920 x 1080) s’est généralisée, et l’enregistrement s’est aussi imposé sur petite carte électronique SD ou mini SD. La capacité de ces cartes devient exponentielle, et permet aujourd’hui des capacités d’enregistrement de plusieurs heures à des vitesses pouvant atteindre plusieurs centaines d’images secondes, et des définitions extrêmes, ou encore des performances de capture 3D ou 360°. Bien entendu les Drones deviennent des outils remarquable pour les vues aériennes et font des progrès de jour en jour, ainsi que les téléphones portables.

Caméra étanche GOPRO
Caméra 3D et 360°
Drone amateur de l'ordre de 1000 €.
Téléphone portable.

en conclusion

En ce qui me concerne, il a fallu transférer mes films et vidéos en fichiers numériques, pour pouvoir commencer à passer du côté plus artistique avec un ordinateur et des logiciels spécialisés permettant montage, effets d’image et bande son. C’est à ce moment que l’on comprend ce qu’est un scénario, une mise en scène, et où l’on se retrouve tout nu devant ce qu’est le Cinéma. Une vraie leçon d’humilité pour un photographe. D’aucuns devant la difficulté pensent que l’intelligence artificielle va faire cela à leur place, alors comme la bêtise n’a pas de bornes, attendons les résultats..